[RP] Arrivée de Francis LEFRANC

Arrivant cheveux aux vent sur son fière destrier d’un blanc flamboyant, Francis galopa vers le domaine d’Airain. Déjà, proche du château, des oriflammes à son nom et couleurs bordaient le chemin. Une foule en liesse l’acclamait. Il était l’homme de la situation, celui qu’on attendait.

Il s’arrêta pour saluer ce peuple si joyeux. Des dames, dont la nature avait été généreuse, le couvrait de mille bisous. On lui donnais à manger, à boire. Tout n’était qu’abondance. Le moment de bonheur était tel qu’une lueur chaude commençait à l’éblouir.

Soudain, je me réveillais tout en sueur. Cela n’était qu’un rêve. Dehors, le soleil était haut et cette lueur n’était autre qu’un rayon traversant un trou dans les volets.

Oh bon sang quel rêve. Et mais … oui, il serait temps que je me lève et que j’aille rejoindre Coxynel au château. Ah flute de flute. Je me suis pris une boulasse hier soir et voilà le résultat.

Je me prépara relativement vite car à vrai dire, je n’avais pas un grand luxe d’habits. Donc le choix fut vite fait. Cependant, consciencieux d’une hygiène certaine, je pris le temps de me passer de l’eau sur le corps afin d’évacuer la sueur de la nuit. C’est que je voulais faire bonne figure.

En sortant, je pris donc la route en suivant les recommandations de Coxy. En chemin, fort heureusement, je rencontrais un marchand qui voulais bien m’accueillir sur sa chariote. Nous fîmes donc la route ensemble en déviant sur la Champagne et les Champenois tout en savourant le liquide bulleux d’un petit tonnelet qu’il transportait.

Alors que l’aimable marchand devais prendre le chemin d’un bourg proche, je le quittais pour emprunter le chemin spécifique au domaine. Les bordures étaient bien entretenues et le trajet n’en fut que plus plaisant.

Enfin, je voyais la grille majestueuse. Ma passion de l’artisanat me fît examiner le fer forgé de la grille. Le travail était soigné et cela restait donc dans le même ton de quasi perfection que les jardins du chemin et des environs. Ainsi, il semblait faire bon y vivre ici. Calme et sérénité. Propice à la réflexion et à l’épanouissement intellectuel au point que je ne pût me retenir de penser tout haut ceci :

Si leur cave est aussi bien garnie que ces bosquets taillés, je sens que je vais adorer l’endroit.

Mais trêve de rêverie. Je n’étais pas venu là pour faire un état des lieux ou cueillir des fleurs.

Je regardais à travers les grilles et sentant du mouvement non loin, je me permit d’appeler fort quelqu’un pour me présenter.

Ohé !

Il y a quelqu’un ?

Pouvez-vous venir à la grille ?

En attendant qu’une personne arrive, je m’époussetais pour paraitre convenable.

Toutes les informations lui avaient été données, plan, recommandations pour ne pas se perdre. Elle s'était voulu rassurante et lui avait présenté quelque peu le principe d'une Grande Maison entre deux verres... de tisanes... bien évidemment! La bonbonnière s'était rendue à Airain en prévision de l'arrivée de Francis, après des heures passées enfermée dans son bureau trimant sur la future publication qui verrait sous peu le jour.

Francis! Sacré petit bout d'homme qu'elle avait rencontré sur l'esplanade et qui était devenu courrier depuis. Le jeune homme faisait preuve d'un entrain et d'un dynamisme sans faille, sans être dépourvu d'un certain sens de l'humour. Aussi, lui avait-il tout de suite plu. Et lorsque sa suzeraine avait abordé le recrutement, Coxynel s'était naturellement portée en sa faveur.

La bonbonnière s'était levée de bon matin, pestant comme toujours, contre son embonpoint, lors de la toilette et de l'habillage... Véritable supplice que d'enfiler des bas et des chausses lorsqu'on a un ventre énorme! Une fois toutes ces épreuves surmontées brillamment et avec classe - l'espoir fait vivre! -, elle était partie petit-déjeuner dans les cuisines... enfin... faire une rafle dans les cuisines de Clapton et de Lanna. Des pommes, du lait, du pain, de la confiture, un reste de tarte, quelques fruits secs, deux tranches de jambon, quelques oeufs et un reste de pot au feu! Rien que ça...

Repue, elle se dirigea lentement - après un festin de la sorte, tu m'étonnes! - vers les grilles du château. Apercevant, le minois du jeune sénonais en train de s'épousseter, elle ne put s'empêcher de sourire! Il ne s'était pas perdu...

Bonjour Francis!
Aurais-tu oublié de mettre des vêtements propres ce matin pour frotter tes vêtements ainsi ?

Et hop une petite vanne gentillette façon Coxynel. Attention à la représaille...

Tu vas bien ? Tu as fait bonne route ?

Aprés avoir appelé, je vis une sorte de bosquet mal taillé bouger et ... oui, se diriger vers moi. Au fur et à mesure que l'arbuste s'approchais de moi, je me rendit compte qu'il ne s'agissait point d'un végétal, ni d'un animal (quoi que), mais bel et bien une dame enrobée.

Une fois à quelques pas de moi, je pu enfin reconnaître Coxy. Encore plus proche, je pu comprendre qu'elle venait de prendre un copieux petit-déjeuner au vu des tâches autour de sa bouche et sur sa robe.

Comble du comble, la tachée me parle de mes vêtements qui ne seraient pas propre ?

C'est que la route fut relativement longue (à vrai dire, tout ce qui amène en dehors de Conflans est loin car je ne suis jamais sortie de cette ville encore) et la poussière, éffrontée, ne s'est même pas poussée à mon passage. Incroyable non ?

Heureusement, la bougresse, gentille au demeurant, se rattrapa en prenant de mes nouvelles.

Oh la route fut formidable. J'ai fais le trajet avec un marchand ambulant qui avait, fort heureusement, un tonnelet bien rempli, tout du moins au départ parcequ'à l'arrivée, il ne devait y rester que quelques gouttes.

Sinon, je vais pas trop mal. Aussi bien qu'on peut se porter derrière des grilles ma chère.

Je terminais cette phrase avec une pointe de sourire en coin afin de lui faire comprendre à demi-mot que ces grilles, entre nous, étaient pour le moins gênantes. En tout cas, elles m'empêchaient d'entrée dans ce magnifique domaine.

Léger éclat de rire alors qu'il évoque le tonnelet vide et la poussière qui ne s'est pas écartée sur son passage. Comment cela ? Mais où va-t-on ? Si même la poussière s'agglutine sur le plus saint des saints.

Comment est-ce possible ? Mais, tu as essayé de taper avec un bâton sur le sol pour que la poussière s'ouvre et s'écarte devant toi ?

Puis reprenant plus sérieusement, elle ouvrit la grande grille avec les clés chipées à Aldric... Elle espérait bien que ~~le vieil homme~~, l'homme d'âge mûr - mais un homme c'est comme le vin, avec l'âge, il se bonifie - ne lui en veuille pas trop. Sinon il lui faudrait user du regard doux et félin d'un certain Pottée, Chat de son prénom...

Lorsque la serrure cliqueta, Coxynel poussa la lourde porte ouvragée pour laisser entrer le jeune homme.

Allez entre avant de commencer à ronchonner!

Une fois la porte refermée, elle lui indiqua la direction à prendre et lui emboita le pas pour le guider.

Bon ça va, tu n'es pas trop stressé ? Tu vas voir, ils sont très gentilles. Bon... on bizute un peu les nouveaux. C'est vrai ! Mais je suis sûr que courir tout nu dans la roseraie ne te pose pas de problèmes, ni nager en armure dans le lac, souvenir de l'entrainement airainois avec Cunégonde qui n'a jamais eu lieu. Si ?

Sourire malicieux sur les lèvres de la bonbonnière alors qu'elle souleva un peu le pan du tissus de sa robe pour ne pas se vautrer car c'est qu'elle n'est pas des plus habituées à porter ce genre de tenue, la blonde. Mais... en ce moment ce vêtement est plus simple à enfiler et qu'une paire de braies.

Tu as des questions peut-être avant d'aller au salon ?

La blonde acquiesça sur l'affront subit à cause de cette poussière indélicate et irrespecteuse.

Un bâton ? Taper au sol ? Mmmmm, j'aurais l'air d'un lépreux ainsi non ?

Enfin et heureusement, Coxy avait les clefs et je fus surpris de l'énergie qu'elle dégagea pour pousser la lourde grille ouvragée. C'est qu'avant de porter la vie, la bougresse est une guerrière émérite. Cela il ne fallait pas l'oublier une fois qu'elle aura accouché, la taquinerie devra être plus subtile car il sera bien plus difficile de s'enfuir.

A ces mots, ma fois pas des plus rassurants puisqu'il était question de stress et de bizutage, je ne pu que sourire à certains exemples donnés.

Courir nu ? Ma fois, tu imagines un tel corps ainsi offert à la vue de toutes ces dames ? Après, il me faudra repousser tellement de courtisanes que ça risque d'en devenir fastidieux.

Pour la nage, pourquoi pas, mais uniquement là où j'ai pieds. Ou alors, je me confectionne une armure en bois pour pareil épreuve.

Cela dit, voilà bien d'étranges entrainements.

Sans doute était-ce l'émoi de m'imaginer nu à courir au milieu des roses. Une fleur au milieu des fleurs, sublimant ainsi la roseraie. En tout état de cause, la blonde souleva légèrement sa robe avec un petit sourire en coin.

Chercherait-elle à aguicher le jeune homme que j'étais ? Tsssssss Il en faudrait bien plus.

Après cette pensée humoristique, Coxy ouvra la discussion en me proposant de répondre à quelques-unes de mes éventuelles questions. Je saisis donc l'occasion pour prendre la parole.

J'ai en effet plusieurs questions qui se bousculent, mais je ne doute point que plusieurs auront leurs réponses au fur et à mesure. Néanmoins, il me semble opportun d'en devancer certaines.

J'ai un peu de mal avec l'étiquette à adopter face à certaines grandes personnalités. Du "dame" par ci, du "votre grâce" par là ou encore du "sa seigneurie". A qui aurais-je l'honneur d'échanger des mots en ces lieux et comment devrais-je les appeler ?

Est-ce que le fait d'appartenir à une maison est chose officielle qu'on peut mettre en avant lors d'une discussion publique ou bien cela doit-il rester discret. Par là, je ne veut pas dire que cela est sujet à vantardise, mais juste de savoir si cela peut être un argument pour appuyer telles ou telles motivations lors d'échanges sérieuses ?

Tout en 'déversant' ainsi mon flot de questions sur mon amie Coxy, je noyais mon regard sur les jardins et la bâtisse majestueuse. Si Conflans recellais plusieurs belles demeures, celle qui m'était offerte à la vue, éveilla agréablement mes sens visuels.

Elle éclata de rire en l'entendant se vanter de toutes ces femmes qui se jetteraient sur lui.

Quel prétentieux tu fais! Et puis méfie-toi donc... Il est bien connu qu'une rose est pleine d'épines. Attention aux écorchures...

Sifflotant la bonbonnière fit bien attention de ne pas se prendre les pieds dans sa robe et continua de le charrier gentillement.

Tu ne sais pas nager ? C'est bête, ça... Elle imaginait déjà toutes les épreuves de bizutage qu'il serait possible de lui faire passer pour sa bonne intégration au sein de la mesnie.

Elle eut une pensée pour Lui à l'évocation de l'eau. Encore un projet remis... à l'eau... Puis chassant ses pensées d'un souffle sur une mèche rebelle qui importunait son visage, Coxynel répondit à l'avalanche de questions de Francis.

Tout d'abord questions relevant de l'art héraldique et du "bien-parlé" aux nobles.

Alors...
Ysa et Amory sont Duc et Duchesse de Jouarre mais également Baron et Baronne de Coulommiers, puis Dame et Seigneur de Brainville.
A un duc ou une duchesse, il faut dire, votre Grâce. A un baron ou une baronne, c'est soit Baron, tu as le droit d'utiliser le titre de noblesse, soit Dame ou Messire. Pour un Seigneur ou une Dame, il vaudra mieux utiliser Sire et Dame.

Petite réflexion pour apporter quelques précisions.

Et c'est toujours le titre le plus haut qui prime. Dans le cas présent, ce sera donc vos Grâces. Mais...

Elle lança un sourire au jeune homme.

Je pense que tu pourras te rendre compte rapidement que... enfin tu verras... mais ce sont des personnes qui ont su rester simples malgré leurs titres.

Puis elle reprit sur la GM cette fois.

Pour ce qui est de son appartenance à une Grande Maison, tu peux le dire effectivement. Quant à soutenir les initiatives que tu peux entreprendre, nos maîtres de maison soutiennent nos projets, ils veillent en bons parents sur nous, nous disent ce qui va et ce qui ne va pas. Par contre, il n'y a pas de pistons et je ne pense pas que de faire parti de telle ou telle maison puisse d'être une aide. Surtout que... tu l'apprendras bien assez vite, les GM ne s'entendent pas toutes très bien ensembles.
Voilà je pense ne rien avoir oublier.

Elle lui sourit.

Ca va ? Tu n'es pas trop apeuré par ce que je te dis ?

Tout en poursuivant notre (lente) marche, Coxy éclairait de plus en plus les zones d'ombres qui restaient concernant la GM. Tout devenait plus limpide.

Alors que mon esprit terminait d'assembler toutes ces réponses, la blonde se mît à faire référence à la peur.

Apeuré ? Moi ? Je ne suis dans un tel état que lorsque je m'aperçoit que les réserves de bières sont vides.

Je pense que le mot peur n'est pas celui qui correspond au mieux à ce que je ressent. Une pointe d'apréhension serait plus juste. Cela est, je le pense, normal lorsqu'on s'apprète à rencontrer de grandes personnalités qui pourrait former une nouvelle famille pour moi.

Ta présence à mes côtés est d'un réconfort appréciable. En cela, je t'en remercie Coxy.

Et de terminer ma phrase en prenant la main de la blonde pour y déposer un petit baiser amicale.

Parfois bouru, je n'en avais pas moins une certaine éducation et savoir vivre.

Ils devisaient tranquillement alors que le froid mordait leurs visages avec hargne et les doigts de la bonbonnière commençait à ne plus se faire sentir. Elle l'écoutait lui parler des sentiments qui l'étreignaient à l'idée de rencontrer la mesnie. C'est vrai qu'à y repenser, elle avait été aussi impressionnée la première fois qu'elle avait mis les pieds à Jouarre, il y a un an et demi. Beaucoup de choses s'étaient passé depuis, sa vie avait évolué, elle avait rencontré des gens... de véritables amis. Oui une GM, c'est bien plus qu'une Grande Maison. Ce sont des personnes que tu n'aurais peut-être jamais côtoyé en temps normal, des amitiés durables qui se créent... et même parfois avec des personnalités qu'on aurait jamais imaginé au départ !

Ca va aller! Puis c'est normal d'être là.

Et puis, il eut un geste qui la surprit. Coxynel reprit sa main à la va-vite pour la remettre dans... elle n'avait pas de poche étant en robe! Quand je vous dis que ce n'est pas pratique du tout ce genre d'accoutrement... Rien de mieux qu'une bonne paire de braies, une chemise et une petite cotte de maille. Elle mit donc instinctivement sa main dans son dos pour la cacher dés fois qu'il lui reprendrait l'idée de refaire ça. Car non! Avec Coxynel, on plaisante, on rit, on charrie, on taquine, on se tape dans le dos, on se met des petits coups de poings sur l'épaule pour se saluer, on peut même faire des concours à qui boira le plus ou crachera le plus loin mais surtout surtout... On évite les gestes de ce type! Ces petites choses affectueuses là ne sont réservées qu'à un seul et à lui seul.

Un baise main... Un geste des plus banales pour certaines. Sauf qu'élevée comme elle le fut au milieu de sa fratrie, ce genre de geste est perçu par la jeune femme comme une incursion dans son espace vital. Déjà qu'elle a eu quelques difficultés à embrasser les gens sur la joue pour les saluer... Alors un baise-main...

Euh... bon...

Un brin gênée la blonde ? Un peu... Elle poussa la porte de l'entrée du château.

Vas-y je t'en prie. On va s'installer dans le salon.

Et elle entra à sa suite alors qu'une forte chaleur douillette l'étouffait et que ses doigts se réveillaient doucement pour picoter.

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